L’affaire Gomeshi, les agressions sexuelles au Parlement fédéral et le mouvement de dénonciation (#AgressionNonDénoncée) qui s’en est suivi ont eu l’effet d’un véritable électrochoc sur la société canadienne.
Non seulement les agressions sexuelles étaient-elles nombreuses, mais aucun milieu n’en était exempt! Ce phénomène, Marie-Hélène Moreau l’avait dénoncé un an plus tôt dans le reportage qu’elle avait soumis au Prix Lizette-Gervais et pour lequel elle s’était mérité une mention d’honneur dans la catégorie radio. Son reportage Silence on milite dénonçait les agressions sexuelles dont des militantes avaient été victimes durant le printemps érable et qu’elles n’avaient pas dénoncées pour ne pas nuire à la cause. Tout récemment, des chercheures ont publié Les femmes changent la lutte : au cœur du printemps québécois aux éditions Remue-Ménage qui porte exactement sur ce phénomène que Marie-Hélène Moreau avait identifié un an plus tôt.
Dans la même veine, la mort violente de femmes autochtones, qui occupe aujourd’hui l’avant-scène de l’actualité, dévoile au grand jour la violence que subissent ces femmes. Rinelle Harper n’était pas une prostituée mais plusieurs de ces femmes violentées le sont. C’est cette question de la prostitution des femmes autochtones que Philippe Lépine, lauréat du Prix-Lizette-Gervais 2013, avait explorée dans son reportage Capteur de cauchemars. Il nous révélait que les prostituées autochtones étaient souvent exploitées par des membres de leur propre communauté, ce que des analyses récentes ont accrédité.
Bravo à ces deux étudiants pour leur flair et longue vie dans le métier de journaliste.
Le reportage de Marie-Hélène Moreau est toujours accessible sur SoundCloud. Celui de Philippe Lépine ne l’est cependant plus, malheureusement.